mardi 19 janvier 2010

Innovation en prospective de l’édition dans une perspective transhistorique

L’actuelle reconfiguration de la chaîne du livre montre clairement que nous sommes face à une remise en question de l'univers de l'imprimé et de sa chaîne de valeur. Un autre écosystème du livre, un écosystème qui serait plus ouvert et plastique (fluide, liquide, diraient certains ;-) est à inventer, qui permette l'élaboration de modèles économiques innovants, adaptés aux évolutions des lectorats et aux changements générationnels, adaptés au passage des livres et de leurs marchés à une nouvelle économie.

C'est précisément là le principal objectif de la prospective de l'édition et de sa méthodologie pour intégrer l'innovation au cœur de l'interprofession du livre.
L'innovation opère à plusieurs niveaux. A l'instar de l’historien Frédéric Barbier dans son Histoire du livre (Armand Colin éd., 2e édition, 2009), dont je recommande chaleureusement… la lecture ;-) je distinguerais :

  • L'innovation de procédé (que j'appellerais : technologique)

  • L'innovation organisationnelle (que j'appellerais : structurelle)

  • L'innovation de produit (que j'appellerais : d'interface).
« Le processus d'innovation forme un tout à partir duquel se réorganise le système-livre dans son ensemble et dont la typologie regroupe trois logiques distinctes... », note Frédéric Barbier, au sujet de la seconde révolution du livre : la révolution industrielle.

Considérant qu'avec la révolution numérique nous pouvons raisonnablement bien parler d'une troisième révolution du livre, je propose aujourd'hui de calquer cette méthodologie, afin d'œuvrer de nouveau, à une nouvelle réorganisation du système-livre, dans son ensemble, et en y développant un véritable processus d'innovation en tenant compte des enseignements de l’histoire du livre :
« L'innovation de procédé porte sur les innovations techniques […] Elle s'articule immédiatement avec l'innovation organisationnelle, qui s'attache aux transformations structurelles induites par le passage à l'industrialisation [en 2010 : à la numérisation] : nouvel espace de production, nouvelles pratiques de travail, mais aussi transformation de la fonction éditoriale et nouvelles logiques de diffusion. Ces changements ne peuvent être validés que par la sanction financière (il faut qu'ils soient financièrement viables), autrement dit par la sanction des marchés : d'où l'importance du concept d'innovation de produit, qui décrit ces objets nouveaux créés par les éditeurs et les imprimeurs industriels et que ceux-ci pensent susceptibles d'apporter des rentrées financières plus importantes et de soutenir l'expansion. » (Source : Frédéric Barbier, Histoire du livre, Armand Colin éd., 2e édition, 2009, p. 277).

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