lundi 16 août 2010

Chronologies du livre et déclin des industries culturelles

En donnant une épaisseur chronologique à l’actualité du livre et de l’édition numériques, la prospective du livre et de l’édition interroge ce qui fait sens, justement, dans la logique du temps, des temps, évaluant les délais d’adaptation et d’assimilation, les rythmes d’aptitudes et d'acceptation aux changements, les éventuels cycles d’évolution.
Nos ancêtres ne sont pas passés en quelques années, ni même en quelques décennies, des rouleaux aux codices, d’une lecture orale à la lecture silencieuse, des manuscrits à l’imprimerie, etc. Et le livre numérisé date déjà de… 1971 (bientôt 40 ans, et songeons que l’époque des incunables s’écoule sur 50 ans, de 1450 à 1500, cinquante années dans lesquelles ne sont pas comprises les décennies de lente maturation qui rendirent possible “un jour”, entre guillemets, l’émergence de l’imprimerie).
Si l’histoire est un éternel recommencement, rien ne se répète exactement à l’identique. Nous l’observons tous au cours de nos propres vies. Aussi devrions-nous certainement être davantage vigilants, s’agissant d’une révolution culturelle qui serait encore, en grande partie, en gestation.
Nous devrions, alors que nous allons entrer dans la deuxième décennie du 21e siècle :
  • Savoir de quoi ces nouvelles pratiques émergentes, qui caractériseraient l’édition numérique du siècle, seraient, précisément, les héritières, et ce que sera leur descendance, de quoi ces filles, folles ou fofolles, pourraient, à leur tour, être un jour les porteuses…
  • Faire la part de ce qui s’invente de ce qui se redécouvre de ce qui se contrefait, de ce qui….
  • Différencier le numérique comme outil, comme support technique, comme service, comme standard de communication…
  • Penser (et anticiper) la fin des industries culturelles et des majors de l’entertainment…
  • Nous demander comment va évoluer la valeur que nous attribuons à l’expérience de la lecture…
  • Évaluer le temps que durera la lecture sur écrans… 
Conduire toutes ces interrogations, sur un chemin apparemment sans fin, sur un champ au périmètre incertain, cela pour penser le livre du 21e siècle dans toutes ses dimensions, n’est possible qu’en empruntant à la fois aux historiens et aux futurologues.
Plus que les contemporains, ce seront les générations qui viendront après le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, qui pourront juger de la pertinence des perspectives que nous aurons tracées.
Nonobstant, les contemporains de ce passage de l’imprimé au numérique, pourraient être davantage attentifs, s’orienter dans notre sillage, passer le gué… avec celles et ceux qui de toutes façons le passeront.

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