dimanche 30 mars 2014

Texte imprimé et texte numérique. Ombres et reflets...

Ombres
C'est peut-être la différence de nature entre le reflet et l'ombre qui serait maintenant à questionner. Le texte imprimé serait l'ombre de la parole, le texte numérique son reflet ?
 
Ce questionnement s'impose à moi par la prise de conscience, parfois à la limite douloureuse je l'avoue (mais pourquoi douloureuse ?), qu'il y a bien une différence entre le texte imprimé et celui qui ne fait qu'apparaître un temps limité sur un écran, c'est-à-dire en fait : derrière un écran.
Qu'il est difficile de rendre compte de cette différence et de ses enjeux et de ses impacts ! D'où peut-être cette prise de conscience, et ce sentiment douloureux qui l'accompagne parfois.
Mais pourquoi, par-delà cette distinction, relier texte imprimé et ombre, et, texte numérique et reflet ? Par intuition d'abord. Puis, en y réfléchissant, l'imprimé est traces d'encres, impression précisément, un sédiment qui reste sur le papier ; le texte numérique lui est éclats, des pixels, de l'ordre des étoiles dans le ciel. Du scintillement. (Je me rappelle à l'instant
ces mots en haut d'une tour de la BnF : "scintiller dans l'éclat")
Reflets
Le texte numérique partagerait-il avec la parole sa fugacité ? Fugace cité de mots
Y voir, là, une simple (ou complexe) fractale du feuilletage des livres de papier ?
Mais ce livre-là, l'absolu (ou le réel) n'est ni imprimé ni numérique, il propose un reflet de l'infini et introduit davantage de complexité dans ma réflexion. Le numérique n'est-il pas plutôt le révélateur, l'effet miroir de la complexité dont nous sommes faits et qui nous environne (micro et macrocosme) ?
En fait rien n'a changé, ou n'est créé, juste nous commençons à entrevoir, à réaliser, et à pouvoir nous saisir de cette complexité...
"Notre perception du monde est déterminée par nos cinq sens" lit-on souvent, et des neuro-prothèses pourront un jour apporter plus d'amplitude à nos perceptions physiques (voir ici :
Voir l'invisible), mais, ne faudrait-il pas aussi songer à des psycho-prothèses pour dépasser nos limites mentales ? Je pense évidemment à celles dont la lecture témoignent par ses processus (neurophysiologique, cognitif, affectif, argumentatif et symbolique) et qui finalement dans certaines mesures renforcent et structurent notre anthropocentrisme.
Notre conscience est impressionnée par le monde et son incessant bombardement d'images, mais je suis sur la voie d'un passage, comme Magellan jadis. C'est pourquoi il convient, je pense, de distinguer les ombres des reflets. Quant à la source de lumière...
Ombres et reflets sont de l'ordre de l'insaisissable, nous le voyons bien. Et si l'imagination était le stylet de l'expression de la vie ?

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