jeudi 29 octobre 2009

Quand les étudiants élaborent des projets d'édition dématérialisée :-)

J'ai eu le plaisir de rencontrer hier les étudiants de Master 2 de l'Institut supérieur de communication et publicité (ISCOM-Paris), comme expert conseil, intervenant dans le cadre de leur "jeu d'entreprises", sur le thème de la création d'une : "Communauté Internet de référence de l'édition dématérialisée".
Une intéressante occasion pour moi de découvrir la vitalité de cette école et l'intérêt de ses étudiantes et de ses étudiants pour les évolutions actuelles du livre et de son marché vers une édition dématérialisée :-)

mardi 27 octobre 2009

Imprimé et lecture au 21e siècle, présentation au Club Perspectives de l'Unesco

Des échanges intéressants hier après-midi à l'Unesco, dans le cadre du Club Perspectives de l'AAFU (Association des anciens fonctionnaires de l'UNESCO) où j'ai eu le plaisir d'intervenir, en compagnie de Virginie Clayssen (Directrice adjointe du développement numérique chez Editis et Présidente de la Commission numérique du Syndicat national de l'édition - SNE), et de Mauro Rosi (Responsable de la plateforme intersectorielle pour les langues et le multilinguisme, Unesco).
Je remercie Jean-Marc Dethoor, Président du Club Perspectives, pour son invitation, ainsi que les quelques amies et amis de Facebook et Viadeo qui étaient venus m'écouter ;-)
Ci-dessous, pour celles et ceux qui n'ont pas pu venir, le diaporama de ma présentation d'hier, sur le thème : L'imprimé et la lecture au 21e siècle : crise et perspectives.

vendredi 23 octobre 2009

Un Appel aux bibliothécaires sur Facebook

J'ai lancé sur Facebook un Appel aux bibliothécaires, dont les fruits, je l'espère, feront l'objet d'une “jolie salade” (sic) dans un futur billet du présent blog. L'occasion pour vous, si vous n'en êtes pas encore membre, de rejoindre sur Facebook le groupe : Prospective du livre et de l'édition.

Voici en attendant copie de cet appel :
"Alors que je déambulais cette nuit dans Saint-Germain-des-Prés, à la recherche du fantôme de Jacques Besse (La grande Pâque. Déambulation, La Chambre d’échos éd. 1999), et de quelques autres, une idée m’a traversé la tête. Eh oui.
Dans mes plus de 820 amis sur Facebook, les quelques 300 membres du groupe Prospective du livre et de l’édition, les 40 membres du groupe Littéraires et technophiles, il y a de nombreuses et de nombreux bibliothécaires et documentalistes.
Et si je leur posais la question de la bibliothèque au 3e millénaire ?
Alors voici la question…

« En tant que prospectiviste du livre et de l'édition, j'ai quelques bonnes raisons de penser que les bibliothèques vont évoluer au cours de ce 21e siècle sur le modèle suivant : d'une part, la bibliothèque-médiathèque physique, "brick and mortar", laquelle sera en permanence couplée par des systèmes de réalité augmentée au réseau des autres bibliothèques sur toute la surface de la Terre, et, d'autre part, sera également couplée en temps réel à son propre double "pure player", dans le futur Web 3D immersif qui se prépare (en gros une symbiose de Google street view et de Second Life, se reporter à l’illustration). Les deux, la bibliothèque physique et la bibliothèque, entre guillemets, "virtuelle", seront interfacées par ce que nous appelons aujourd'hui la "bibliothèque numérique", c'est-à-dire les fonds numérisés. Qu'en pensez-vous ? »

J’aurais pu intituler cet appel : La Bibliothèque, à l’aurore, en référence au très bel ouvrage d’Alberto Manguel, La Bibliothèque, la nuit (Actes Sud éd., 2006), seulement vous auriez peut-être été moins nombreux à cliquer sur le petit lien hypertexte pour accéder à la lecture de ces quelques lignes ;-)
Bien évidemment, se profilent dans cette aurore, le mythe d’une bibliothèque universelle, le grand rêve d’Alexandrie et le drame de la Tour de Babel, mais aussi les développements actuels, et pas uniquement du projet Google Books, mais aussi d’Europeana, ou de la Bibliothèque numérique mondiale de l’Unesco.
A l’heure où la Bibliothèque nationale de France se prépare à ouvrir (pour février 2010 normalement) un Labo BnF (espace permanent sur les futures technologies de lecture : « lieu expérimental de présentation des nouvelles technologies d’écriture et de lecture. Papier électronique communicant, consoles de poches, dispositifs de réalité augmentée […] aussi lieu de réflexion sur la mutation des métiers du livre, les médias numériques… » BnF), ma question de la bibliothèque au 3e millénaire se pose, et d’ailleurs : je la pose, je vous la pose.
(Éventuellement, potentiellement, de la substantifique moelle de vos réponses, un papier (sic) s’écrira sur mon blog P.L.E. Prospective du Livre et de l’Edition).
Merci et @ Bientôt alors,
Lorenzo "

mardi 20 octobre 2009

Une entreprise de séduction

Les nouveaux lecteurs au XIXe siècle (Femmes, enfants, ouvriers) est le sujet abordé par Martyn Lyons (de l’Université de Nouvelle Galles du Sud, à Sydney) dans la pénultième partie d’une Histoire de la lecture dans le monde occidental.

Le 19e siècle : « C’est l’ “âge d’or du livre” en Occident : la première génération à accéder à l’alphabétisation de masse aura été la dernière chez qui l’imprimé n’avait aucun rival comme moyen de communication, avant que la radio et les médias électroniques ne fassent leur apparition au XXe siècle. », et c’est alors seulement, à noter, que les éditeurs accèdent « au statut de professionnels spécialisés » d’une… vaste entreprise de séduction, (expression que j’emprunte avec plaisir à l’auteur, qualifiant ainsi le roman : « Le roman est, par lui-même, implicitement, une entreprise de séduction »), s’appuyant avant tout sur la féminisation massive du lectorat de romans, jusqu’à cette intéressante conclusion : « La lectrice [du 19e] est peut-être même quelque chose de plus : une pionnière des notions modernes de vie privée, d’intimité. ».
Martyn Lyons poursuit son essai avec le nouveau lectorat des enfants, scolarisés en France par les lois de Jules Ferry dans les années 1880, qui allaient, en créant le marché des manuels scolaires, assurer et développer les assises capitalistiques des éditeurs : « La naissance d’une prospère industrie de la littérature pour enfants, remarque Martyn Lyons, s’inscrivait dans ce que Philippe Ariès a appelé “l’invention de l’enfance” ; la définition de l’enfance et de l’adolescence comme deux phases particulières de la vie avec leurs difficultés et leurs besoins propres. ».
Quant aux lecteurs populaires des classes laborieuses, ils eurent les bibliothèques de prêt (dont certaines, en Allemagne tout au moins, bibliothèques d’usines : « Patrons et réformistes espéraient qu’en donnant aux ouvriers une littérature de bonne tenue et en encourageant la lecture, on pourrait atténuer les tensions sociales. »).
Pour nombre d’entre eux la lecture en autodidacte s’inscrivait alors pleinement dans une véritable « éthique du progrès individuel », alors que « dans la Russie tsariste, nous rappelle l’auteur, les affamés de littérature romanesque couraient le risque d’attirer l’attention de la police » ! A suivre…
(Illustration : La lecture abandonnée, par Félix Vallotton, 1924 ;-)

lundi 19 octobre 2009

Pandémie de lecture vs Grippe A H1N1

Reinhard Wittmann pose la question d’ “Une révolution de la lecture à la fin du XVIIIe siècle ?” (dans Histoire de la lecture dans le monde occidental, partie 11). Une question à laquelle il répondra par l’affirmative.

En effet, à partir du milieu du 18e siècle l’on aurait constaté dans l’Europe de l’Ouest, en Angleterre, en France, puis en Allemagne, une véritable « révolution culturelle », que les historiens désignent carrément sous le nom de « rage de lire », allant même jusqu’à parler d’une « épidémie collective de lecture ». Eh oui !
Reinhard Wittmann nous en rapporte plusieurs témoignages d’époque, qui nous feraient désespérer de n’avoir rien trouvé de mieux, nous autres du 21e siècle, que la grippe A H1N1 ;-(
Aujourd’hui ces historiens du livre et de la lecture expliquent simplement « ce changement séculier comme le passage révolutionnaire de la lecture “intensive” à la lecture “extensive”… » (J’avais déjà abordé cette question dans deux précédents billets : De la lecture extensive à une lecture intensive, et, Lecture extensive vs lecture intensive).
« La culture de l’écrit et la littérature devinrent, écrit Reinhard Wittmann, les champs d’expérimentation de l’auto-interprétation et de la réflexion. Le livre et la lecture prirent aussi une nouvelle place dans la conscience publique. » (La culture du Web 2.0 et l’édition numérique joueront-ils ce rôle d’émancipation intellectuelle ? L’apprentissage aux outils et aux logiques du numérique n’est pas sans rappeler les nécessaires apprentissages de l’alphabétisation…).
Les années 1745-1775 virent donc l’éclosion d’une « lecture moderne » dont nous vivons aujourd’hui le déclin, ou le rebond ;-)
La récente étude d’Olivier Donnat, Les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique - Éléments de synthèse 1997-2008 (publiée par les éditions de La Découverte et le Ministère de la culture et de la communication, et accessible en ligne ici…), à mon avis, ne répond pas à cette question : déclin ou rebond de la lecture ? Et ce, malgré ce que nous pouvons entendre et lire dans les médias. La conclusion, consensuellement véhiculée dans une belle harmonie, est que : les français lisent moins. Cela dit, l’étude met en évidence : « la montée en puissance de la culture d’écran », avant de déclarer : « la lecture de presse et de livres toujours en recul », mais, sans relier les deux constatations. Le principal biais, selon moi (outre que l’on reste toujours en droit de douter de la représentativité nationale d’un échantillon quel qu’il soit), est que, les postulats étant ce qu’ils sont et les sondés répondant aux questions posées, seules les pratiques, entre guillemets “traditionnelles” de lecture de livres et de presse ont été prises en compte. Les nouvelles pratiques de lecture (notamment sur écrans) sont ignorées. Or, lire en 2009, c’est de moins en moins souvent lire un imprimé. Nonobstant c’est malgré tout : LIRE. Cette étude est à mon sens, en tant que prospectiviste, principalement intéressante par son approche générationnelle. De fait, la génération des moins de 30 ans, au sujet de laquelle Olivier Donnat conclut : « elle est la génération d’un troisième âge médiatique encore en devenir », accélérera inévitablement les mutations en cours dans la galaxie Gutenberg, dès qu’elle accédera aux commandes, ou le jour où les commandes seront plus facilement accessibles par d’autres voies.
Pour en revenir à notre sujet, dans sa partie, Reinhard Wittmann (de Munich) explore la population des lecteurs et leurs pratiques de lecture (une lecture de divertissement, une lecture cursive didactique, et une lecture utilitaire), principalement sur l’espace linguistique allemand, avant d’en revenir à cette fameuse « fureur de lire », « …“narcotique” (comme l’appelle le philosophe J.G. Fichte) et souvent destinée à fuir le réel… ».
Mais nonobstant, ce qu’il est intéressant alors de souligner d’après moi, c’est que ces nouveaux lecteurs : « expérimentaient de nouvelles approches du texte littéraire, de nouveaux modes et rites de lecture. », avec pour incidence de faire du livre une marchandise culturelle et pour corolaire de mettre en œuvre des solutions pour « lire sans acheter » ;-) (Cabinets littéraires, bibliothèques de prêt, sociétés de lecture…), et qu’ils favorisèrent ainsi l’émergence de la lecture, comme une « technique culturelle considérée comme une forme de communication originale. ».
Oui. Vous avez bien lu : une technique culturelle considérée comme une forme de communication originale. A quoi d’autre que la stricte lecture d’imprimés cela pourrait-il nous faire penser aujourd’hui ? ;-)
A suivre…

vendredi 16 octobre 2009

Après l’hyperlivre un antilivre

Après Le sens des choses, se présentant comme le premier hyperlivre, signé Jacques Attali (avec la collaboration de Stéphanie Bonvicini) chez Robert Laffont, et dont il est certainement plus intéressant de considérer la campagne marketing que de s‘attarder à ses aspects “hyperlivresques”, lesquels ne présentent au fond rien de vraiment innovant et ont reçu un accueil plus que réservé sur les réseaux littéraires du Web, voici donc maintenant ce que je me permettrais de qualifier d’antilivre, sous la plume de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco, chez Grasset : N’espérez pas vous débarrasser des livres.
Présenté sous la forme d’entretiens avec le journaliste Jean-Philippe de Tonnac et mené tambour battant avec esprit par les deux compères, l’ouvrage s’attache en fait, en puisant dans l’histoire du livre, à faire accroire aux lecteurs que le livre imprimé serait indépassable.
Quelques-uns y trouveront certainement leurs comptes, et notamment les industriels et les financiers qui ont intérêt à vendre du papier.
Nonobstant, de telles stratégies éditoriales de la part de maisons et d’auteurs reconnus sont, à mon sens, particulièrement perverses au moment où l’interprofession du livre se trouve confrontée à de profondes mutations, et où tous, professionnels du livre comme lectrices et lecteurs, ont besoin d’un accompagnement sur les processus en cours à tous les niveaux de la chaîne du livre.
Chercher à insinuer dans “l'esprit du grand public” (entre guillemets) que ceux qui travaillent aujourd'hui au futur du livre, à son avenir, voudraient en fait se débarrasser des livres, est ignoble.
Comment l’auteur de Lector in fabula, peut-il ne plus croire à l’évolution du livre, alors qu’elle se fonde sur une évolution des pratiques de lecture ? Mystère !
Comment les éditions Albin Michel, éditeur historique de L’apparition du livre, peuvent-elles traiter avec mépris ma proposition d’une suite baptisée L’évolution du livre, et dont l’ambition est d’explorer et d’éclairer les pistes nouvelles qui s’ouvrent à nous depuis que le livre a entrepris sa mutation numérique. Mystère !
Dans cet essai, en recontextualisant les bouleversements et les mutations que le monde du livre et de l’édition traverse actuellement avec le numérique, et en les inscrivant dans une perspective historique (références à l’ouvrage de Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, L’apparition du livre), je voulais faire apparaître clairement, qu’au-delà des crises et des ruptures apparentes, c’est, bel et bien, l’histoire du livre qui se poursuit en ce début de 21e siècle. Il s’agissait de réfléchir les mutations du livre et de son marché, de l'édition et de son statut, mais aussi de la lecture et de ses usages, dans une perspective, à la fois, historique, mais également, dynamique, en un mot : prospectiviste.
Je pense que la question essentielle est aujourd’hui : Où va la civilisation du livre ?
Mais apparemment, pour entretenir vaille que vaille l’économie papier d’une édition du 20e siècle, il ne serait pas essentiel d’y répondre :-(
Qui vivra verra…

mercredi 14 octobre 2009

Qui lisaient en ces temps-là ?

C’est Roger Chartier qui traite du sujet : Lectures et lecteurs “populaires” de la Renaissance à l’âge classique, dans cette Histoire de la lecture dans le monde occidental, dont je poursuis donc… la lecture.
Aux questions : « Qui lisaient ? » et « Qui lisaient quoi ? », il s’avère, outre les aléas naturels à toutes recherches historiques, que l’expansion du livre et de la lecture semble bien, malgré les idées reçues que certains de nous pourraient avoir, s’être très tôt calquée sur une vive circulation, circulation des textes et des idées, circulation qui s’apparenterait déjà quelque part aux flux du numérique.

Nous découvrons, en effet, une présence du livre plus forte que certains pouvaient l’attendre dans les sociétés de jadis : « les études monographiques ont constaté une présence du livre plus forte qu’on ne pouvait l’attendre dans les milieux des artisans et des marchands » ; « les laboureurs, artisans et marchands du diocèse de Cuenca interrogés par l’Inquisition entre 1560 et 1610 lisent… ». Aussi, tout au long de sa partie, Roger Chartier s’applique-t-il avec raison à nous : « mettre en garde contre une qualification sociale trop hâtive et trop globale des caractéristiques morphologiques des pratiques de lecture. ».
Je dirais familièrement : ils n’étaient pas forcément plus bêtes avant ;-) « En effet, explicite notre auteur, partout en Europe […] des libraires-éditeurs audacieux inventent un marché populaire de l’imprimé. [Cette clientèle populaire] est nombreuse et elle comprend les plus humbles lecteurs (artisans, boutiquiers, petits marchands, élites villageoises)… » Les recettes sont simples : réduction des coûts de fabrication et conséquemment du prix des livres, catalogues et formats conçus pour séduire le plus grand nombre, colportage (l’arrivée du chemin de fer quelques siècles plus tard révolutionnera la diffusion-distribution des livres et fondera la fortune d’Hachette, mais nous n’en sommes pas là !).
Mais c’est pourquoi cette partie s’attache, avec pertinence, aux pratiques du lire sur les pas de Paul Ricœur. « Une histoire des lectures et des lecteurs (populaires ou non), précise Roger Chartier, est donc celle de l’historicité du processus d’appropriation des textes », poursuivant ainsi, par ces mots qu’il serait sans doute intéressant d’appliquer aux nouvelles générations de lecteurs natifs du numérique en ce début de 21e siècle, « que “le monde du lecteur” est constitué par la “communauté d’interprétation” (selon l’expression de Stanley Fish) à laquelle il appartient et que définit un même ensemble de compétences, d’usages, de codes et d’intérêts. »
Une autre question émerge de la lecture de cette partie. La vieille méfiance des autorités politiques et religieuses à l’encontre de la littérature de fiction, viendrait-elle historiquement de cette inexorable progression dans la société civile de la lecture silencieuse, cette : « crainte qu’inspire une pratique de lecture qui brouille chez les lecteurs la frontière entre réel et imaginaire », et quid alors aujourd’hui de cette crainte sociale face à la convergence jeux vidéos / bandes dessinées / littérature SF et Cie ? Ce point mériterait développement…

Que des disciplines, comme la recherche historique, aient de logiques besoins de catégoriser est légitime, nonobstant, pour la prospective du livre et de l’édition il y a une irréductibilité essentielle des lecteurs : il ne saurait y avoir un, ni même, des, lectorats, définissables par leur commune appartenance à des catégories socioprofessionnelles, mais, il y a des lectrices et des lecteurs, par ailleurs se saisissant des technologies de l’information et de la communication pour écrire et publier (et devenant ainsi pleinement des écrivants, au sens de Barthes, c’est-à-dire : utilisant l’écriture comme moyen de communication) et formant des communautés vivantes déterritorialisées (notamment transfrontalières), fondées, non pas, non plus, sur les veilles catégories classiques, mais, en fonction de leurs centres d’intérêts et des pratiques qu’elles promeuvent, inventent et développent.
C’est pourquoi les notions vagues de buzz et de marketing viral s’avèrent aujourd’hui plutôt inefficaces pour promouvoir le livre et les auteurs sur le Web, alors que ce qu’il faudrait en réalité serait la mise en action de véritables stratégies de planning digital (c’est-à-dire la mise en place concertée d’actions directes, ponctuelles et ciblées, sur ces nouveaux territoires numériques qui se développent en fonction de leurs propres écosystèmes – entendons également par là : qui développent leur propres systèmes économiques – et qui ne peuvent nullement s’appréhender comme s’ils étaient le reflet exact de la société). Depuis la Renaissance la société a changé : qu’on se le dise !
A suivre...