jeudi 12 octobre 2017

La mythanalyse comme clef de lecture - Colloque du 23 octobre 2017

J'aurai le plaisir de participer le lundi 23 octobre 2017 au Colloque international d'étude autour de la théorie mythanalytique "En quête de mythanalyse" à l'université Paris Descartes.
 
Cette journée, placée sous la direction
d'Hervé Fischer et Orazio Maria Valastro est organisée par Magma International - Journal in the humanities and social science, dans le cadre du Séminaire Franco Brésilien d'Ana Maria Peçanha au Laboratoire d’Éthique Médicale et Médecine Légale de l'Université Paris Descartes, pour les 15 ans de publications de M@GM@, Revue internationale en sciences humaines et sociale, en collaboration avec la Société internationale de mythanalyse et l'Institut Charles Cros. 
 
Mon intervention, intitulée : La mythanalyse comme clé de lecture, portera sur l'examen des principaux points qui seraient à étudier pour déterminer en quoi l'exercice d'une pensée critique et de notre liberté d'esprit pour déchiffrer nos mythes contemporains peut participer de l'autonomisation du lecteur de fictions littéraires, et comment en retour cette émancipation du lecteur pourrait favoriser l'influence de la mythanalyse dans nos sociétés en mutation...

Le lundi 23 octobre 2017 de 11H30 à 18H00, au 45 Rue des Saints-Pères à Paris.
L'événement sur Facebook... 
Plus d'informations, le programme complet en suivant ce lien...

mardi 10 octobre 2017

Le Lecteur Qui Manque

J'ai passé la Nuit Blanche 2017 du samedi 07 au dimanche 08 octobre, dans la salle du Conseil de Paris à l'Hôtel de Ville à suivre de 19H00 à 02H00 le procès mis en scène par l'équipe de la plateforme curatoriale Le peuple qui manque, de Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros. 
   
Une belle initiative que ce procès fictif de la frontière entre fait et fiction, fondé sur l'essai éponyme de Françoise Lavocat, (mais procès de la fiction en fait), au sujet duquel j'avais fait part ici même de mes impressions de lecture en juillet 2016, reconnaissant à la fois les grandes qualités de l'ouvrage et, selon moi, ses réels dangers, en le qualifiant alors de : "brillant essai [qui] arpente la frontière pour y ériger un mur", même si évidemment comme dans toute formule expéditive il y a là probablement un peu d'inexactitude de ma part.
 
Une nouvelle fois cependant, les quelques lignes qui suivent ne sauraient en aucun cas être interprétées, ni comme une chronique ni comme une critique, en l’occurrence de cette longue veille du 07 octobre 2017. 
L'on ne pourra y lire, me semble-t-il, que l'expression subjective, peut-être plus ou moins maladroite, de ma tristesse et de mes inquiétudes.
   

Le Lecteur qui manque...


Pas une seule fois il ne fut véritablement question de lecture(s), et encore moins des lectrices et des lecteurs et, prisonnier du jeu de rôles de ce procès fictif, à aucun moment le public n'a eu droit à la parole. 
Mon point de vue maintenant donc, très brièvement résumé en quatre points seulement : 
  
1 - Réfléchir la fiction dans un rapport d'opposition aux faits empêche de la penser. Aussi, comme cela était malheureusement à craindre, ce procès fictif se limita à ma définition de la réflexion : une partie de ping-pong entre deux miroirs, en l'espèce celui des faits et celui des fictions. 

2 - Notre objectif devrait être de dépasser cette trompeuse opposition binaire. En rester ou en revenir à Aristote (si, si, j'ai bien entendu invoquer son nom !) et à la logique aristotélicienne, qu'est-ce que cela prouve finalement sur l'évolution cognitive de notre espèce ? Une chose : que nous n'avons pas beaucoup évolué ! 
  
3 - Nous sommes des animaux fabulateurs. Parmi les nombreuses interventions, seule au bout de plus de cinq heures celle de Pascale Piolino, chercheuse en neuropsychologie et en neuro-imagerie fonctionnelle de la mémoire à l'université Paris Descartes, a ouvert une brèche dans la carapace du réel. (Pour être honnête Camille de Toledo avait lui aussi touché juste. De mémoire je crois bien que ce fut la seule intervention applaudie.) 
Pour Pascale Piolino et ses équipes, dans un contexte de projection de soi dans un contenu fictionnel, notre cerveau traiterait l'information comme s'il s'agissait de la réalité (Cf. enregistrement vidéo de la séance à 5:50:15). Intéressant non ? 
 
4 - La fiction n'est pas synonyme de mensonge ou de désinformation. La racine du mot, là par où il tire ses nutriments et la force de faire remonter sa sève jusqu'à nous, serait le latin fictio : l'action à la fois de façonner et de feindre.
La fiction est clairement ainsi de l'ordre de la création et de l'engendrement, et absolument pas de celui du mensonge et de la désinformation. 
Que se passerait-il si dans une perspective mythanalytique nous changions, en apparence très légèrement, le tout début d'un texte fondateur de notre pensée judéo-chrétienne, le Prologue de Jean, et si au lieu de Verbe ou de Parole, nous disions : 
 Au commencement était la fictio...

N.B. 1 : La vidéo intégrale des 07 heures de procès est en ligne, et librement accessible en suivant ce lien... 
N.B. 2 : La photographie libre de droits ne représente aucunement le luxe de l'Hôtel de Ville de Paris, mais illustre assez bien mon état mental durant ces sept heures de procès fictif. 

samedi 23 septembre 2017

Repenser les politiques de lecture publique

Depuis des années les évolutions nécessaires des bibliothèques de lecture publique et des bibliothèques universitaires sont au coeur de mes préoccupations de prospectiviste du livre et de la lecture, et donc de mon travail de veille stratégique et de détection des signaux faibles.
Ce travail en perpétuel chantier se structure progressivement autour de lignes de force qui pourraient contribuer à la réflexion des professionnels des secteurs concernés.
 
Deux perspectives susceptibles de développements et d'applications concrètes sur le terrain sont d'ores et déjà clairement discernables : 
1 - La nécessaire invention de nouvelles médiations du livre et de la lecture passant par une redéfinition des droits des lecteurs...
2 - L'installation de médiathèques publiques et de bibliothèques universitaires dans le cyberespace appelé à être demain de plus en plus une véritable extension de nos territoires physiques...

Durant ces dernières années j'ai abordé ces deux axes de développement et de fabrique de l'avenir dans plusieurs posts, notamment ici même sur ce blog de la prospective du livre et de la lecture : 
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez échanger sur ces sujets..

vendredi 22 septembre 2017

La Création Artistique comme Acte Magique


J'ai le plaisir de vous annoncer la reprise du séminaire de recherche interdisciplinaire Ethiques & Mythes de la Création (EMC) de l'Institut Charles Cros auquel je suis rattaché. Cette séance aura pour thème : La Création Artistique comme Acte Magique, et rassemblera les essais, les expériences et les témoignages de deux plasticiennes : Olga KATAEVA, peintre et doctorante cinéma à l’université de Paris 3 Sorbonne, avec comme intervention : L’art comme création magique et extatique dans l’œuvre de Sergueï M. Eisenstein, et Myriam MIHINDOU, photographe et plasticienne, avec : Géographies du rêve.
Rendez-vous le mercredi 4 octobre 2017,  à l’Espace Harmattan,  24 rue des écoles, 75006 Paris, de 14 heures à 17 heures, entrée libre dans la limite des places disponibles.
Plus d'informations sur le site web de L'Institut Charles Cros en suivant ce lien...

jeudi 21 septembre 2017

J'ai des choses à vous dire...

Lorenzo Soccavo
Oui, j'ai bien des choses à vous dire sur différents sujets, mais qui tous ont à voir avec l'avenir du livre et de la lecture.
Je pourrais vous raconter, par exemple, comment les lectrices et les lecteurs du 21e siècle pourraient devenir des fictionautes, des voyageurs inter-fictionnels et voyager véritablement dans les romans qu'ils lisent.  Oui, je le peux.
Je pourrais vous parler de l'émergence de nouvelles formes de narrations qui dépassent de beaucoup les limites des dispositifs de lecture quels qu'ils soient.
Nous pourrions faire ensemble l'archéologie de l'e-book et de "l'édition numérique" pour envisager sérieusement les perspectives d'un nouveau marché du livre.
Nous pourrions réfléchir ensemble à de nouvelles formes de médiation du livre et de la lecture et, par exemple, à l'avenir des bibliothèques et des médiathèques, notamment dans le cyberespace. Nous pourrions en débattre avec les "usagers" des bibliothèques. 
Nous pourrions sensibiliser les étudiant-e-s aux métiers du livre et de l'édition aux mutations auxquelles ils devront faire face durant leur carrière, leur donner la parole, et leur donner les clés pour une veille stratégique qui soit vraiment pertinente et personnelle et non pas automatisée par des algorithmes de recherche.

Autant de thèmes de conférences et de débats entre nous ! 
Après l'autonomisation du lecteur de fictions littéraires, mon premier souci est d'aider les acteurs de l'interprofession du livre à penser leur avenir en toute liberté d'esprit.
Je ne fais jamais deux fois la même conférence. Entre deux interventions je continue de réfléchir, de découvrir, et de poursuivre une veille qui repose sur l'extension continue du domaine du livre et de la lecture.
Oui, j'ai des choses à vous dire et je suis à votre écoute. Et vous ?
N.B. : Illustration D.R. : photo de Loiëz Deniel au Festival Vidéoformes 2017. "Lorenzo Soccavo en compagnie d'Elise Aspord".

samedi 26 août 2017

Une nouvelle bibliothèque en orbite ?

Dans quelques mois au plus tard les internautes qui le souhaiteront pourront, via la plateforme web 3D immersive OSGrid de la communauté internationale de développement du logiciel libre OpenSimulator - logiciel de création de mondes virtuels -, se connecter depuis chez eux à la Nouvelle BiblioSphère

Avec les flèches de leur clavier ils pourront simplement y déplacer leur avatar personnalisable selon leurs goûts et y échanger par la voix ou par écrit avec des accompagnateurs ou d'autres internautes auxquels ils auront donné rendez-vous.

Cet espace de la Nouvelle BiblioSphère présente trois niveaux, dont deux halls qui exposent les différentes possibilités de médiation autour du livre et de la lecture exploitables dans ce type d'espace web et que j'expérimente depuis plusieurs années, notamment avec Jenny Bihouise, qui se consacre au développement d'applications métier dans le web 3D, et Adret Web Art. A bientôt dans le cyberespace alors !
* Plus d'informations sur nos travaux en 3D en suivant ce lien interne...

lundi 21 août 2017

Espaces-temps fictionnels et désobéissance civile

Le premier long-métrage de Jean-Gabriel Périot, Lumières d'été, actuellement en salles (peu de salles malheureusement) superpose habilement deux espaces-temps : le passé (1945), dans lequel se trouve rejetée la réalité historique, et le présent (2017) dans lequel la fiction fait intrusion. 
Le phénomène qui se passe alors peut laisser penser que, davantage que le chevauchement, la coexistence, la cohabitation de fait de ces deux espaces-temps, et la forte probabilité aussi de la généralisation de ce phénomène, c'est-à-dire du fait que ce double recouvrement du passé par le présent et vice-versa, avec ce rejet de la réalité dans le passé et ce surgissement de la fiction dans le présent, soit fréquent, notamment dans des populations et des territoires fortement traumatisés par leur histoire ; ces faits peuvent laisser penser que le fiction pourrait être parfois un espace concret de libération et d'émancipation.

Ce film Lumières d'été de Jean-Gabriel Périot ferait un excellent sujet d'étude je crois pour des universitaires soucieux d'élargir le champ de réflexion de la narratologie.
La question implicite qu'il pose pourrait être formulée ainsi, si on se place dans la perspective de mes propres recherches : 
- Dans certains cas la fiction pourrait-elle être considérée comme un outil de résistance, voire de désobéissance civile, si nous l'envisageons comme un moyen de déplacer l'histoire officielle et les multiples histoires vécues sur d'autres niveaux de lecture ?